Biocircularcities
Climat : un nouveau rapport montre le rôle clé de la gestion des déchets
En amont de la conférence des Nations unies sur le climat (COP 21), un nouveau rapport commandité par Zero Waste Europe, Zero Waste France et ACR+ sera publié le 27 octobre 2015 à 18h30 pour fournir une vision de l’impact que la gestion des déchets a sur les changements climatiques et les émissions de gaz à effet de serre (GES).
L’impact sous-évalué des déchets sur le climat
3% c’est la part que représenterait la gestion des déchets (décharges, incinération, etc.), dans la comptabilisation officielle des émissions de gaz à effet de serre. Pourtant ce chiffre est loin du compte. L’impact total des déchets dépasse largement cette estimation. En effet, actuellement une partie des émissions de gaz à effet de serre dûes aux déchets sont comptabilisées dans la section agriculture (gaspillage alimentaire), dans la section énergie (incinération), dans la section transport et dans la section industrie (prévention et recyclage).
Le rôle de prévention des déchets et d’une gestion des déchets optimisée dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre et le développement d’une économie bas carbone a donc jusqu’à présent été complètement sous-estimé.
L’incinération : une mauvaise solution aux changements climatiques
Le rapport montre que dans un contexte de “décarbonation” de l’économie nécessaire à l’atténuation des pires impacts des changements climatiques, des technologies comme l’incinération vont devenir de moins en moins attractives et constitueront au final un obstacle à la mise en oeuvre d’une économie bas carbone.
Les bénéfices d’une meilleure gestion des déchets sur le climat
Le rapport confirme que les modes de traitement les plus hauts dans la hiérarchie européenne - la prévention, le réemploi et le recyclage - ont un potentiel considérable pour réduire les émissions responsables des changements climatiques.
Comme indiqué par le rapport “une stratégie favorable au climat sera une stratégie dans laquelle les matières circulent en boucle fermée dans l’économie, et où les fuites de matières dans les déchets résiduels seront minimisées”. Par exemple, le recyclage d’ 1 tonne d’emballages en plastique permet d’éviter 500 kg de CO2eq, alors que l’utilisation d’1 tonne de plastique de moins permet d’économiser 6 fois plus d’émissions (3 tonnes de CO2eq).
Le rapport établit 11 recommandations, appelant à re-dessiner les politiques déchets pour donner la priorité aux options les plus hautes dans la hiérarchie européenne des déchets (prévention, réemploi, recyclage) et de ré-allouer immédiatement les subventions destinées à lutter contre les changements climatiques qui soutiennent actuellement la production d’énergie à partir de déchets.
Pour Mariel Vilella, Directrice adjointe de Zero Waste Europe : “Cela fait trop longtemps que l’impact climatique de la gestion des déchets est négligé. Il est clair désormais que la prévention des déchets, le réemploi et le recyclage sont des solutions aux changements climatiques qui doivent être pleinement intégrées dans une économie bas carbone. De plus, aux niveaux européen comme international, il est temps de transférer les fonds destinés à lutter contre les changements climatiques aux options les plus bénéfiques plutôt qu’à l’incinération des déchets, qui contribue en réalité aux changements climatiques et met en péril l’activité des recycleurs à travers le monde.”
Pour Delphine Lévi Alvarès, Responsable du plaidoyer et des relations institutionnelles chez Zero Waste France : “Avec la France qui accueille la COP21 en décembre, c’est une vraie opportunité de sensibiliser les décideurs politiques au réel impact de la gestion des déchets sur les changements climatiques et l’opportunité que constituent les stratégies Zero Waste et qui devraient être à ce titre mises à l’agenda des solutions d’atténuation des changements climatiques promues par le gouvernement français.”
Pour Françoise Bonnet, Secrétaire générale d’ACR+: “Une gestion des déchets efficace et intelligente est un élément clé d’une économie bas carbone. Et encore, il s’agit seulement de la partie visible de l’iceberg, dans la mesure où l’efficacité dans l’utilisation des ressources et l’adoption d’une approche cycle de vie peuvent avoir un impact bien plus grand.”
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